Habitat participatif : vivre ensemble chacun chez soi

Publié le 07 septembre 2015

Du 9 au 11 juillet dernier, Immobilière Podeliha était invitée à participer aux 4e Rencontres nationales de l’habitat participatif, qui se tenaient à Marseille, pour y présenter le projet d’Habitat différent, une résidence de 17 logements et d’espaces communs construite dans le quartier du Lac de Maine à Angers, dans les années 1980.

Les Rencontres nationales de l’habitat participatif ont pour objectif de faire connaître l’habitat participatif et de permettre aux acteurs impliqués de se rencontrer pour partager leurs expériences. Elles sont aussi le lieu de consolidation de partenariats multiples avec les acteurs professionnels et politiques susceptibles de contribuer à l’émergence de cette nouvelle voie du logement en France, qui a désormais  son encadrement juridique avec la Loi Alur (juillet 2014). Immobilière Podeliha était invitée à s’exprimer sur son rôle dans l’élaboration d’une résidence d’habitat participatif dans le quartier du Lac de Maine à Angers..

Une expérience inédite pour un bailleur social

L’histoire commence en 1981 à la suite d’un appel commun de quelques amis à tous ceux qui souhaitent vivre et habiter « autrement ». Un groupe est constitué et entame ses réflexions sur la réalisation d’un habitat en commun sur le mode coopératif. Il s’agit de « vivre ensemble, chacun chez soi » et de parvenir à articuler au quotidien trois dimensions : individuelle (chez soi), collective (engagement collectif pour le « tous ensemble ») et partenariale (volonté de relation avec d’autres, y compris le bailleur). En 1983, l’association Habitat différent est créée pour porter le projet et le faire aboutir.  En 1984, Le Toit Angevin (devenu depuis une composante d’Immobilière Podeliha), en tant que maître d’ouvrage, se lance dans l’aventure et accompagne l’association dans la mise en œuvre de ce projet complexe, qui doit concilier les attentes individuelles et collectives, et répondre à des contraintes architecturales et techniques fortes, à des coûts compatibles avec le financement du logement social.

Un ensemble immobilier de 17 logements de 100 à 120 m², de 17 garages alloués à la collectivité, de deux salles communes et d’un studio commun voit le jour dans le quartier du Lac de Maine. Le rôle du bailleur ne s’arrête pas là : il assure la cogestion de cet espace, qui est à la fois privé et collectif, et qui mêle locataires et propriétaires, et organise un mode de coopération efficace et juste, notamment en ce qui concerne les attributions (qui se font bien entendu sur des critères de plafond de ressources). Une convention de partenariat est signée entre l’association Habitat différent et les locataires pour gérer la relation locataires/bailleurs.

Ce projet a su s’adapter à l’évolution sociétale et aux changements de statuts. La vente de sept pavillons à des locataires d’origine a engendré la création d’une copropriété horizontale, induisant  un changement juridique. L’un de ses prochains défis sera d’intégrer les mutations immobilières pour ces sept propriétaires.

Un projet duplicable ?

« Cette réalisation est exemplaire en terme de longévité et un bel exemple du vivre ensemble. Cependant, aujourd’hui, un tel projet aussi intéressant soit-il serait très compliqué à mettre en œuvre bien sûr sur le plan juridique, mais aussi en raison de la conjoncture économique, de la transformation sociétale, de l’évolution des normes (densités, surfaces) et des coûts de construction. Dans les années 1980, le contexte était tout autre et les problématiques du logement social très différentes. Il faut aujourd’hui accueillir une population toujours plus nombreuse qui se paupérise. Il convient également de questionner la mission d’intérêt général qu’exerce un bailleur social, au regard de la notion d’intérêt au bénéfice d’un plus petit nombre. Ce questionnement nous amène à être prudent quant à la réalisation de tels programmes avec un statut uniquement locatif. En revanche, dans le cadre des dispositifs d’accession sociale à la propriété ou de mixité d’opérations, une reproductibilité non pas à l’identique mais avec une vision adaptée à la conjoncture actuelle est tout à fait envisageable. Le fait que les futurs propriétaires puissent apporter au maître d’ouvrage une sécurisation financière du projet serait un plus », concluait Christophe Rozé, directeur de la Proximité et des Travaux à Immobilière Podeliha.

Immobilière Podeliha le 7 septembre 2015

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